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Voitures électriques, a-t-on besoin de la Chine ?


La NIO ET7, une berline électrique chinoise

Les conférences des parties (COP)

En 2021, lors de la COP 26 (Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unis) à Glasgow (Ecosse), une trentaine de pays et une dizaine de constructeurs automobiles se sont engagés à ce que d’ici à 2040 toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission.11 Parmi les signataires de cet engagement, nous retrouvons plusieurs pays développés dont le Royaume-Uni, l’Irlande, la Suède, Israël, la Norvège et même le Canada.

En revanche, la Chine, les États-Unis, le Japon, la France ou l’Allemagne qui sont des gros producteurs d’automobiles n’ont pas signé. Mais plusieurs de ces pays se sont tout de même engagés à mettre de l’avant des mesures de transition concernant le remplacement des voitures polluantes par des voitures non polluantes sur les routes.

Dans l’ensemble, on peut qualifier tous ces engagements de réussite sur le plan de la politique mondiale. Grâce à ceux-ci, la filière des voitures électriques se développe beaucoup plus rapidement par la construction d’usines un peu partout dans le monde, notamment de voitures, de batteries, des composants spécialisés et l’exploitation minière de métaux rares.
Son impact sur la transition énergétique et la réindustrialisation de l’économie mondiale est aussi important, car on observe de plus en plus de voitures électriques sur nos routes. C’est tout le secteur des transports qui se transforme actuellement grâce aux engagements et initiatives de ces pays au bénéfice d’une décarbonation de l’économie mondiale.

Le plan américain

Le plan américain mérite une attention particulière en raison de l’influence qu’il peut avoir sur les autres économies mondiales.

L’Inflation Reduction Act (IRA) prévoit que 50 % des véhicules vendus en 2030 devront être à zéro émission. Il génèrera plus de 430 milliards $ d’investissements, dont 370 milliards $ visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030. 2 Il offre un crédit d’impôt de 7 500 $ aux ménages pour l’achat d’un véhicule électrique et des subventions pour les fabricants d’éoliennes et de panneaux solaires.

Ce programme a été conçu dans le but d’aider principalement les entreprises américaines. Mais, après des préoccupations exprimées par les Européens, il s’est ouvert aussi aux véhicules, aux batteries et aux matériaux critiques en provenance de pays liés par des accords de libre-échange. Cependant, il exclut les entités dites « suspectes », notamment chinoises qui, selon le Trésor américain, détiennent une position dominante dans la chaîne de valeur de l’énergie propre.3

L’impact du protectionnisme

On peut penser que nous sommes entrés dans une ère de protectionnisme de l’économie mondiale après l’expansion fulgurante de la Chine sur les marchés internationaux. Selon l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), la part des exportations de marchandises de la Chine dans le monde est passée de 5,9 à 15,2 % entre 2003 et 2020, pour une valeur de 2 600 milliards de dollars. La Chine est rapidement devenue le premier exportateur mondial depuis son accession à l’OMC, un joueur incontournable du commerce mondial. (cf. mon article sur la Russie et la Chine : Le pari manqué de Vladimir Poutine ). Les pays développés n’ont pas moins bénéficié de l’ouverture commerciale de la Chine, avec une baisse significative du prix des biens importés. L’OMC estime à 8 % la baisse des prix manufacturiers aux États-Unis en raison de l’importation de biens chinois.4

Mais, dès son accession à la présidence, une guerre commerciale vis-à-vis la Chine a été lancée par Donald Trump et poursuivie par la suite par Joe Biden .5 En raison de l’influence des États-Unis, la position protectionniste américaine s’est aussi élargie parmi les pays alliés. L’Europe, les États-Unis et le Canada ont annoncé l’imposition de nouvelles taxes à l’importation de voitures électriques chinoises, indiquant que ces voitures font l’objet de dumping, étant largement subventionnées. À cela, la Chine rétorque que l’argument utilisé est exagéré et que les pays occidentaux n’ont aucune preuve des montants de subventions.

L’argument du dumping vise bien sûr à légitimer les mesures protectionnistes des pays alliés membres de l’OMC dans le but de protéger l’industrie occidentale de la menace chinoise. Mais, l’imposition des nouvelles taxes demeure aussi un pari risqué pour plusieurs raisons.

Premièrement, des représailles sont possibles en vertu de l’OMC, ce qui peut enclencher un mouvement encore plus important vers la démondialisation de l’économie, un recul par rapport à des dizaines d’années d’effort entrepris pour la promotion du libre-échange. Ainsi, l’impact pourrait s’étendre à d’autres secteurs, bien au-delà du secteur de l’automobile. Par ailleurs, ces nouvelles taxes priveront les consommateurs d’un meilleur choix et du bénéfice de la concurrence, possiblement de meilleurs produits à meilleurs prix. Jusqu’à maintenant, l’un des principaux freins à l’acquisition de véhicules électriques était justement leur coût d’achat qui doit être compensé par des subventions dans le but de rendre leurs prix compétitifs par rapport aux voitures thermiques.

Finalement, et surtout, la position commerciale des pays du bloc occidental devient contradictoire avec les objectifs initiaux des Conférence des parties sur le climat qui sont de mettre en œuvre des moyens d’assurer la transition vers la consommation d’énergies non polluantes. En effet, ces nouvelles taxes diminueront l’accessibilité à des véhicules électriques meilleur marché, contribuant ainsi à ralentir la transition énergétique. Ceci est vrai, d’autant que nous nous situons actuellement dans une situation d’urgence face aux changements climatiques.

Peut-on atteindre nos objectifs pour la transition énergétique sans la Chine ?

Il demeure difficile d’imaginer un retour en arrière, sans considérer l’apport de l’économie chinoise sur les marchés mondiaux ainsi que l’impact de son retrait sur notre niveau de vie. À travers l’histoire, le protectionnisme n’a jamais été une bonne chose et aurait même été précurseur des récessions.6

Pourtant l’avantage comparatif acquis par la Chine dans le domaine des véhicules électriques ne s’explique pas uniquement par le dumping ou la surproduction. Considérée comme le premier pollueur mondial, (elle compte plus de 30 % des émissions mondiales de CO2 en 2022 et est responsable des deux tiers de l’augmentation des GES), elle a investi massivement dans des capacités de production d’électricité solaire et éolienne, et dans la production de technologies vertes comme celles des véhicules électriques. Selon Bloomberg, des progrès considérables dans le but de diminuer la pollution ont été réalisés. Pour la première fois, les GES émis par la Chine diminueront de 8,2 % en 2024. La Chine aurait atteint son pic d’émissions en 2023. 7Or, ce sont aussi ces investissements massifs dans des technologies vertes qui lui auraient permis de développer un avantage concurrentiel au niveau mondial. Les pays occidentaux auraient dû suivre l’exemple, mais ne l’ont pas fait.

On voit que l’enjeu actuel est bien différent des précédentes vagues historiques de protectionnisme parce que les objectifs pour la protection de l’environnement et les changements climatiques doivent être impérativement maintenus quel que soit le niveau des échanges entre les pays. Il ne s’agit pas d’un problème économique et localisé, mais d’un problème qui touche l’ensemble de la planète, appelant la collaboration de tous les pays. Or, l’imposition de tarifs douaniers n’est certainement pas une solution pour assurer la transition énergétique. Il demeure impératif que les pays occidentaux accroissent leur part d’investissements dans ce domaine, même s’ils ne veulent pas l’aide de la Chine. Dans ce contexte de repli de nos échanges commerciaux, les engagements formulés lors de la COP26 à Glasgow pourraient bien être insuffisants.

Louis Bellemare

  1. COP26: des engagements pour éliminer les voitures à essence, Le guide de l’auto ↩︎
  2. Le grand plan climat de Biden, un accélérateur de transition énergétique, L’info Durable ↩︎
  3. Plan Climat de Joe Biden, les véhicules étrangers vont bénéficier des subventions, La Presse ↩︎
  4. Quel rôle joue la Chine dans le commerce international ? CAIRN.INFO ↩︎
  5. Grâce à l’export, la Chine s’enrichit, mais plus les Chinois, Le Monde ↩︎
  6. Intensification de la rivalité États-Unis-Chine dans les domaines économiques et technologiques, Aeron L. Friedberg, Université Princeton ↩︎
  7. La Chine, premier pollueur mondial, voit ses émissions de CO2 diminuer, Le courrier international ↩︎
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14 Comments

  1. Patrice Patrice

    Cet embargo, si je puis dire, sur les véhicules électrique Chinois est effectivement du protectionisme américain. Et je suis d’accord avec les américains. La Chine, cet état voyou comme le dit Jean Francois Lépine dans son livre “Angoisse de ma prof de chinois” a eu sa part du lion et demeure un pays, où, malgré un semblant d’ouverture, les droits demeurent pauvres, où le danger de voir la Chine s’accaparer du territoire ne lui appartenant pas, enfin de vouloir prendre la place des É-U comme leader mondial est de plus en plus réaliste. Il faut protéger la démocratie avant notre compte de banque.

  2. Sylvain Mélançon Sylvain Mélançon

    Parfaitement d’accord Louis. Si on avait surtaxé les importations de panneaux solaires chinois, en continuant à acheter les panneaux allemands, où en serions-nous du côté de l’énergie solaire ? J’ajouterais que toutes ces mesures protectionnistes ne nous aideront pas non plus à atteindre nos objectifs de réduction de l’inflation – la Chine ayant fortement contribué à la longue période de faible inflation que nous avons connue. Ce sera aussi très inégalitaire, car les ménages à faibles et moyens revenus n’auront pas les moyens de s’acheter une auto électrique (est-ce pour les forcer à utiliser les transports en commun ?).
    Il ne reste plus que la question de toutes les informations sur notre vie privée que la Chine pourra recueillir grâce aux autos électriques intelligentes. Je ne les recommanderais pas aux ressortissants chinois, ou ayant encore de la famille là-bas. Mais entre nous, ce sera pareil pour les autos intelligentes nord-américaines.

  3. Patrice Patrice

    @ S Mélançon. Il est vrai que l’occident s’est enrichie, a abusé et exploité à outrance les travailleurs Chinois. Si les panneaux solaires étaient moins cher que ceux produit en Allemagne, il y a une raison, l’exploitation de travailleur voir même l’esclavage de certains groupe comme les Ouïghour. La Chine représente l’ultra consommation inutile ( on le vois avec Temu ) et demeure une fabrique à carbone pas cher pour le plaisir des pays riches. N’est il pas temps d’y mettre un frein?
    Les parcs automobile à travers la planète sont appelés à diminuer et les transports en commun doivent augmenter au maximum, c’est la direction que semble prendre les gouvernements, préparez vous.

    • Sylvain Mélançon Sylvain Mélançon

      Je suis bien d’accord pour cesser d’acheter les produits fabriqués par les prisonniers Ouïghour, comme les cartes de souhaits chez Costco. Je suis aussi bien d’accord pour favoriser les transports en commun et réduire le nombre d’automobiles sur la route, à l’heure de pointe seulement.

      Pour l’instant, les autobus ne produisent pas moins de gaz à effets de serre par personne que l’automobile, ils ne font que prendre moins d’espace sur la route. Et deux passagers sur trois sont debout (dans le tramway ce sera trois sur quatre), dans une société vieillissante !!! L’automobile est le bien de consommation le plus démocratique sur la planète; il y en a de tous les prix et pour tous les revenus. Quel confort et quelle liberté ! Comme nous ne savons pas comment fabriquer des tramways, les prix sont exorbitants, en dollars, en arbres, en places de stationnement, et en distance de marche augmentée entre le domicile et l’arrêt, pour une durée de trajet légèrement plus faible que l’autobus. Qui paiera pour remettre toute cette population vieillissante assez en forme pour circuler en bicyclette? Aurons-nous des pistes de ski de fond pour aller au travail, comme dans les pays scandinaves ? À quand une politique de mobilité non âgiste, qui permet aux retraités de profiter de cette période de leur vie bien méritée ? (du stationnement les sors et les fins de semaine, sur les Plaines par exemple). Si on veut mettre la moitié de la population dans les transports en commun, ce serait bien de réouvir des plages, des terrains de golf et des petits centres de ski accessibles par transport en commun, juste pour être un petit moins cruels.

      Ne vous en faites pas trop, Tesla est déjà en Chine, et les autres fabricants occidentaux suivront, si ce n’est au Vietnam et au Bengladesh, où les Chinois s’installeront bientôt pour nous fabriquer des autos électriques.

      Alors c’est quoi votre solution: tassez-vous les pauvres et laissez-moi la route avec mon auto électrique !

      • Jean-Claude Cloutier Jean-Claude Cloutier

        J’aime bien ces commentaires iconoclastes et pourtant bien réalistes

      • Patrice Patrice

        Je crois bien malheureusement que votre dernier paragraphe soit une réalité depuis fort longtemps. L’automobile et le permis de conduire sont nos possessions les plus importantes. Quel jeune ne veut pas son premier “char” pour obtenir cette liberté, et en prenant de l’âge, nos craintes qu’un jour nous puissions perdre ce précieux privilège nous hantent. Même un bon transport en commun ne peut remplacer un véhicule personnel, surtout dans les conditions météo québécoises.

        Pour revenir à nos moutons, la Chine ( ou plutôt les Chinois) n’ont ils pas été suffisamment exploités ? Sur ce point, on pourrait se dire que c’est leur problème, c’est interne et ce ne nous regarde pas trop, on peut tourner la tête. Mais la Chine sort de son patelin et est présentement sur d’autres continents pour continuer son oeuvre et son insatiable faim de grandeur, quand et/ou vont-ils s’arrêter? Si la Chine était démocratique comme nous l’entendons, nous ne serions pas à disserter sur un sujet aussi complexe.

        Ma question demeure la même, dois-je continuer à encourager un pays qui cherche à changer l’économie mondiale et détruire la démocratie que je connais? Quel héritage est ce que je laisse?

        Le BRICS aurait dépassé le PIB du G7 en 2023, veut-on une domination de ces pays? La géopolitique est en mouvement et le clivage entre deux mondes s’est creusé davantage laissant peu de place aux solutions pacifique. Soyons prudent avec qui nous faisons des affaires.
        Et la planète…pour quelle prenne soin de nous, ne devrions-nous pas en prendre soin?

        • Sylvain Mélançon Sylvain Mélançon

          Bonjour Patrice,

          Oui, tout le monde doit se poser ce genre de questions. Il faut éviter d’acheter des produits fabriqués par des enfants et prisonniers politiques, de la Chine ou d’ailleurs. Les prisons privées aux É-U (remplies de noirs) participent aussi à une certaine démondialisation (relocalisation) des activités de fabrication. Chaque peuple peut choisir son régime politique, ça fait partie de la diversité des expériences humaines. Les Vietnamiens sont-ils malheureux d’avoir gagné la guerre contre les États-Unis ? Les partis socio-démocrates en Norvège et en Suède étaient très marxistes il y a cent ans, avant de se recentrer. Pour l’instant, nous sommes une minorité sur la planète à croire que notre système démocratique, économique et de liberté de presse (qu’est-il arrivé à Stéphane Bureau à Radio-Canada ?) est le meilleur.

          La régime chinois est déjà en train de se saboter lui-même, la croissance économique est déjà beaucoup plus faible. Entretemps, nous ne serons pas les premiers à souffrir de l’autoritarisme dont vous parlez. Ça urge d’intégrer le Japon, et la Corée du Sud dans l’OTAN (Taïwan, je suis d’avis qu’ils devraient quitter l’île au plus vite). Nous avons eu tellement peur que le Japon domine le monde. La Chine aura 600 à 700 millions d’habitants en 2100. Elle sera une puissance économique mais ne nous asservira pas. Et nous n’entrerons pas en guerre directement avec la Chine. Entretemps, elle fait des efforts énormes dans la transition climatique.

          Que faut-il continuer à fabriquer en Amérique du Nord ? Les technologies généraliste, qui entrent dans tous les secteurs. Les microprocesseurs, les roulements à billes, les médicaments essentiels, le matériel médical de base, de l’énergie, de la nourriture. Si nous savons fabriquer des cellules photovoltaïques, nous pouvons rapidement fabriquer des panneaux solaires. Ça demande une étude complète. On ne peut boycotter la Chine sans discernement.

          Les fabricants d’automobiles avaient besoin de se faire bousculer par les Japonais, je suis très tenté de recommander la même chose pour les Chinois. J’irais même un peu plus loin. Si les Chinois ont encore des surplus de travailleurs de la construction, ne pourraient-ils pas nous fabriquer des unités d’habitation préfabriquées pour nous aider à résoudre notre crise du logement ?

          Ces échanges restent un jeu de l’esprit, un plaisir intellectuel que nous nous permettons. Quel chef d’État nous lit ?

          • Jean-Claude Cloutier Jean-Claude Cloutier

            Je serais porté à croire qu’aucun chef d’État ne nous lit, mais de mener ces discussions fait de nous, je crois, de meilleurs citoyens. En tout cas, des citoyens qui cherchent à mieux voir le pour et le contre des options qui se présentent à nous. À cet égard, je suis grée à Louis de nous proposer régulièrement des sujets en pâture, et surtout de le faire en ayant fait l’effort de se documenter au préalable.

            Sylvain, au risque de digresser du sujet principal, peux-tu préciser ton interrogation au sujet de Stéphane Bureau?

          • Bonjour Jean-Claude, il y a effectivement des gens du politique qui lisent les articles et commentaires. C’est une façon d’apporter une contribution à notre société. Mais, il faut être patient. Comme tu le sais dans le domaine des politiques publiques ça prend du temps.

  4. Jean-Claude Cloutier Jean-Claude Cloutier

    Il est difficile d’arriver à une conclusion tranchée sur cette question. La Chine nous aide certes à effectuer notre transition énergétique avec ses exportations de VÉ, de panneaux solaires et de batteries Ion-Li, mais sa production repose largement sur le charbon et elle est toujours et de loin le principal émetteur de GES dans le monde (deux fois plus que les États-Unis). Ce qui revient à dire que plus elle nous aide à réduire nos émissions de GES, plus les siennes augmentent de sorte qu’au total on ne progresse pas vers les objectifs de la CDP de Paris. Peut-être a-t-elle atteint son pic d’émission en 2022 (mais comme se fier à ce que disent les autorités chinoises?), mais dans le cas des États-Unis et du Japon, cela a été fait dans la décennie 2000.1 Et, sauf erreur, la Chine ne vise toujours la carboneutralité qu’en 2060, soit 10 ans après les pays occidentaux.

    C’est bien dommage pour l’OMC et la loi des avantages comparatifs, mais la pandémie et la guerre en Ukraine ont bien montré qu’il est périlleux de devoir dépendre d’une source d’approvisionnement dominante pour des biens ou des services essentiels tels que les masques sanitaires (chinois), des vaccins (américains), du blé (ukrainien) ou du gaz (russe). Or, les véhicules électriques deviendront essentiels d’ici 2035 si nos gouvernements persistent dans l’intention d’interdire la vente de véhicules neufs à essence d’ici là. Certes, les ménages paieront beaucoup plus cher pour leur VÉ si des tarifs douaniers comme ceux envisagés par Biden (100%) sont imposés à ceux importés de Chine, mais c’est en réalité une sorte de taxes d’ajustement aux frontières tout à fait justifiable puisque les VÉ et les autres produits chinois ont un fort contenu implicite en gaz carbonique. C’est en somme un autre prix à payer pour les consommateurs occidentaux s’ils sont vraiment résolus à relever le défi climatique.

    (1) The Economist, 16-22 mars 2024, p.34, Climate Saint or Villain

    • Je suis toujours un peu surpris d’entendre des economistes faire l’apologie du protectionnisme. A mon avis c’est Donald Trump et ses climato-sceptiques lorsqu’il a été élu qui a initié le retour au protectionnisme. Ça augure rien de bon s’il est élu. A mon avis on retourne en arrière.

      C’est vrai que la Chine est encore le plus gros pollueur mais en raison de la taille de son économie. Mon point n’est pas de l’excuser mais d’expliquer pourquoi ils ont acquis un avantage concurrentiel. Ce n’est pas nécessairement du dumping.

      Par ailleurs le pouvoir d’achat au Canada est déjà inférieur au pouvoir d’achat américain. C’est ce qui fait que leurs voitures nous coûtent très cher. On peut toujours s’allier avec les americains mais ce n’est pas nécessairement à notre avantage.
      Louis

      • Jean-Claude Cloutier Jean-Claude Cloutier

        Je n’ai rien contre le libre-échange en soi, mais tout comme le libre marché, c’est un idéal qui, en pratique, comporte des inconvénients auxquels il faut porter attention. Ainsi, en important des biens issus de procédés intenses en émissions de GES, on compromet l’atteinte des objectifs mondiaux en ce domaine. Comme consommateurs, il y a un prix qu’il faut être prêt à payer si on veut vraiment contribuer à sauver la planète.

      • Noël Pellerin Noël Pellerin

        Tout en étant un économiste normalement constitué détestant le protectionnisme, je suis en faveur de toutes mesures limitant la prolifération d’automobiles. Toutes les voitures sont polluantes. Interdire la propriété privée de l’automobile est l’un des prix à payer pour sauver la planète. Les humains ne se sentaient ils pas aussi libres et heureux avant l’invention de l’auto? Qui se sent libre pogné dans le trafic?

        Les gouvernements sont enclins aux demi-mesures lorsqu’ils s’agit de protéger l”environnement. Je trouve triste que des commentateurs avisés ne dénonçent pas davantage l’inefficacité de telles mesures.

        • Notre societe a ete concue pour l’usage de l’automobile.avec ses edifices ses routes ses banlieues. Pour Interdire l’usage del’automobile il faut repenser l”organisation de notre societe.

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