La réputation de la ville de Québec n’est plus à faire. Il s’agit d’une des plus belles villes du monde. L’arrondissement historique du vieux Québec est reconnu depuis 1985 comme un site du patrimoine mondial par l’Unesco. Québec est l’une des régions touristiques canadiennes les plus connues.
Afin de mettre en valeur les plus grands atouts de Québec, je vous présente trois sites uniques que les visiteurs pourront apprécier et qui ont contribué sans doute à accroître la notoriété de Québec. Ces sites sont les suivants :
1-le tas de ferraille qu’est le pont de Québec; 2- les installations du port de Québec sur le boulevard Champlain 3-et finalement, l’usine de la White Birch, une usine de pâtes et papiers, située tout près du site patrimonial de l’Unesco qu’est le Vieux Québec.
Pour ceux qui se questionnent sur la pertinence de mes choix, j’aimerais rappeler que la laideur est un thème récurrent de la poésie, qui se présente sous différentes formes, morales, sociales et esthétiques. Qu’à travers l’infamie et l’ignominie se reconnait la beauté du monde. Que la bêtise et l’absence de toute dignité humaine ne peuvent empêcher d’apprécier la magnificence de notre région ? Voici donc quelques exemples par la description de ces trois sites.
L’idée de laisser rouiller le pont de Québec, le plus long pont de type cantilever au monde et un lieu désigné comme site historique national du Canada en 1995, est tout à fait géniale. Bien que le CN (Canadien National) ait pris un tout petit peu de retard dans ses échéanciers pour repeindre le pont (plus de 30 ans), les visiteurs peuvent maintenant apprécier une œuvre d’art rendue magistrale par la beauté de la rouille qui ronge la structure d’année en année.
Le pont de Québec
Il existe même des musées mettant en valeur des œuvres d’art rouillées qui ne jureraient que par le pont de Québec. [1] Pourquoi ne pas mettre en évidence des photographies du pont de Québec, ce qui rendrait jaloux les peintres et sculpteurs les plus modernes, comme Salvator Dali. Pas pire que de laisser s’oxyder les statues de bronze, porter des jeans délavés ou déchirés. Le temps arrange bien les choses et celui-ci a fait du pont de Québec une véritable œuvre d’art.
Les installations du port de Québec, le long du boulevard Champlain
Après avoir visiter la place royale, les visiteurs pourront consommer une délicieuse crème glacée tout en poursuivant leur chemin à l’est le long du boulevard Champlain. Ils apprécieront la très grande variété de couleurs d’automne des différents containers, les installations de transbordement et les silos à grain du port de Québec qui s’étendent sur plusieurs kilomètres jusqu’à l’entrée des plaines d’Abraham.
Le mur de containers a été installé dans le but explicite d’obstruer la beauté naturelle du fleuve Saint-Laurent aux visiteurs, ce qui permet par ailleurs, aux usagers de la route de mieux se concentrer sur leur conduite. Les silos à grain et les installations du port symbolisent la grandeur de génie québécois.
Il est vrai que presque toutes les grandes villes du monde ont repris possession de leurs rives et ont su éloigner leurs installations portuaires de leur centres villes. Mais Québec a décidé d’innover en investissement massivement dans l’industrie lourde tout près des plaines d’Abraham.
Après tout, l’endroit est tout-à-fait stratégique, il n’y a pas d’autre endroit du fleuve Saint-Laurent, d’une longueur de 1 197 kilomètres, qui peut abriter de telles installations. En 5 ou 6 ans, le port de Québec s’est empressé de construire cinq immenses silos qui font la joie des vacanciers qui peuvent aussi, en costume de bain, fréquenter la nouvelle plage de la phase 3 d’aménagement du boulevard Champlain.
White Birch
Ce qui impressionne dans le cas de cette usine de pâtes et papiers, c’est l’étendue du territoire qu’elle occupe, tout près du Vieux Québec et qu’on peut mieux admirer en voiture sur l’A-440 en direction de l’Îles d’Orléans.
Dans un document promotionnel, la White Birch 1indique que l’usine est située au confluent de la rivière Saint-Charles et du fleuve Saint-Laurent, ‘un endroit pittoresque donnant sur l’historique Port de Québec et le Château Frontenac, l’hôtel le plus photographié au monde’ (on pourrait photographier l’usine White Birch et le Château Frontenac).
On spécifie aussi que l’usine est à une courte distance de route du Vieux Québec, le centre-ville historique de la ville de Québec. La région des montagnes Laurentiennes, un vaste territoire naturel avec la plus grande concentration de villégiatures dans l’est du Canada, est à moins d’une heure de route. La région de la ville de Québec offre une conciliation travail-vie exceptionnelle dans une ville de taille moyenne qui possède plus que sa part de personnalité et de commodités.
En fait, pas une seule raffinerie de pétrole, centrale nucléaire, aluminerie ou aciérie ne peut battre White Birch et offrir à ses employés un tel espace de bien-être et de villégiature à proximité d’une ville comme Québec.
Par ailleurs son long panache de fumée qu’elle projette presque tous les jours dans l’atmosphère contribue grandement à purifier l’air de Québec et à sécuriser les citoyens, ce dont on a tant besoin.
Conclusion
Soyons sérieux,
Il existe un dénominateur commun à ces trois sites. Ces sont des problèmes de gouvernance et de mésententes entre différentes instances gouvernementales qui ont amené les décideurs et la population à être complaisants à la vue de ces véritables verrues du paysage de Québec.
Nos décideurs manquent de crédibilité lorsque vient le temps de négocier avec les entreprises privées, soit des emplacements, des relocalisations ou des rénovations. Les entreprises privées peuvent presque toujours évoquer la complexité, l’incohérence et l’incongruité des relations gouvernementales pour défendre leurs positions.
Chaque fois que les dossiers refont surface dans les médias, on renvoie la balle à un autre ordre de gouvernement, en se déresponsabilisant de nos propres responsabilités. Pendant ce temps la qualité d’aménagement du territoire en souffre. La population doit y mettre un terme.
Louis Bellemare
Bravo Louis, c’est pertinent! Il faudrait bien que les journalistes reprennent cela et te publient!
Mais s’ils ne le reprennent pas, on pourra se demander: à quoi servent ils ces journalistes ou encore qui au juste servent ils en taisant de telles situations.
Salut Louis,
Félicitations pour le texte sur la Ville de Québec quoiqu’il pourrait être plus critique. Je suis d’avis qu’après avoir défiguré le centre ville de Québec avec l’autoroute Dufferin, la Grande allée Est et ses édifices en hauteur tels que l’Hôtel Le Concorde, les conciergeries L’Étoile, le Claridge, le St-Laurent, etc. si cela n’eut été des anglais de Québec Les Plaines d’Abraham auraient été envahies par un centre d’achat, des restaurants, etc. De plus pour la gouverne de Jean-Claude Cyr les journalistes constituent le quatrième pouvoir, et agissent comme chiens de garde de la démocratie. ce qui est loin d’être le cas des historiens patentés du pouvoir politique et militaire. Aussi, leur pluralisme et leur indépendance sont des indicateurs de la santé démocratique d’une société. Et parmi ces libertés démocratiques, ce sont la liberté d’expression et la présence d’une presse imprimée et électronique indépendante qui ont souffert le plus dans les dernières décennies. La ville de Québec n’y échappe pas. Les problèmes liés à la concentration des médias ont été soulevés à maintes reprises depuis la déconfiture du quotidien Le Soleil et celle anticipée du Journal de Québec . Pour terminer Louis, bonnes vacances à toi et Catherine à Victoria, une des plus belles villes en Amérique du nord avec Québec et Washington.
Bonjour Louis,
Je suis bien d’accord en ce qui concerne le pont de Québec. Pourquoi penser à un 3e lien quand on n’est pas capable d’entretenir le 1er lien de façon convenable?
Je suis moins à l’aise avec les deux autres exemples de ton billet.
Québec est une ville portuaire depuis ses tout débuts et je ne vois pas comment on pourrait éviter que cela paraisse. Au contraire, il faut se féliciter du progrès réalisé à cet égard depuis les années 1970 alors que l’accès au fleuve était pratiquement nul sauf aux abords de la traverse. Présentement, grâce aux derniers aménagements de la promenade Samuel-de-Champlain, plus de 60 % de la rive nord du fleuve entre la traverse et le pont de Québec est directement accessible pour les citoyens. Plus à l’est, le bassin Louise est également aisément accessible de même que la plage de la baie de Beauport. Je ne crois pas que nous avons beaucoup de villes portuaires à envier sous ce rapport. Québec fait meilleure figure, il me semble, que Montréal, Toronto, Chicago, New York, Boston et … Trois-Rivières.
La situation est un peu plus nuancée en ce qui a trait à la White Birch. Effectivement, l’usine n’enjolive guère le paysage, mais le panorama est encore plus défiguré par l’incinérateur municipal et la sinistre autoroute Dufferin-Montmorency et ses nombreuses bretelles. À tout prendre, je préfère même l’usine puisque, comme le port et comme les silos du bassin Louise, elle témoigne d’un pan important de l’histoire économique de Québec et reflète une époque où les activités industrielles et commerciales devaient se localiser à proximité des installations portuaires.
Comme Bob Dylan, il m’arrive de trouver de la beauté dans certaines choses laides. Elles ont leur propre esthétique. C’est pourquoi je suis heureux que les cargos, les conteneurs et la White Birch fassent partie du paysage à Québec. Je le suis beaucoup moins en ce qui concerne l’édifice Marie-Guyart.
Bonjour Jean-Claude,
Merci pour le commentaire,
En ce qui concerne ton argument pour dire que Québec a toujours été une ville portuaire, je pourrais dire que Québec était jadis un ville militaire, mais que l’armée est maintenant à Val Cartier.
Bien d’accord avec Jean-Claude , Québec est une ville portuaire. Quant au pont, les 75 âmes qui reposent au fond de l’eau après l’ effondrement seraient certainement choquées par un tel état de délabrement, enfin, il serait simple pour nos politiciens, si nous en avons, de mettre leur pied à terre et d’exiger son entretien.